ENiM 16, 2008, p. 205-228.
Cet article aborde la question de l’identification des divinités des temples de Jbeil/Byblos (Liban) à travers les sources hiéroglyphiques du IIe millénaire mises au jour dans les deux ensembles cultuels principaux de l’acropole : le temple de la Baalat Gebal, « la Dame de Byblos », divinité poliade ; et le temple aux Obélisques, un temple à vocation multiples. De nombreux chercheurs ont tenté de savoir qui se cachait derrière la Dame de Byblos mais cette recherche est peut-être vaine car la Baalat Gebal semble être une entité divine à part entière. Si son identification à Anat, Astarté ou encore Hathor est véridique, celle-ci a très bien pu changer au cours de la longue période d’attestation de la déesse. Ces questions sont explorées à la lumière des sources hiéroglyphiques. Quant au second ensemble cultuel, le temple aux Obélisques, il a été attribué anciennement à Reshef, mais cette attribution se fonde sur une lecture erronée du nom d’Hérichef sur un relief en hiéroglyphes. En outre, de nombreux autres théonymes égyptiens sont attestés sur ces mêmes documents : Nout, Rê-Horakhty, la Grande Ennéade et la Petite Ennéade. En s’aidant des textes phéniciens plus tardifs on peut comprendre ces théonymes comme une « interpretatio aegyptiaca » des dieux sémitiques par une population sémitique égyptianisée. On pourrait donc en réalité avoir à faire à Anat, Shamash, et « l’assemblée des dieux saints de Byblos » (KAI 4).
This article explores the identification of deities in the temples of Jbeil/Byblos (Lebanon), using 2nd millennium BC hieroglyphic sources discovered in the two main religious complexes: the temple of Baalat Gebal, “the Lady of Byblos,” a poliad deity; and the temple of the Obelisks, a multifunctional temple. Many researchers have attempted to determine the identity of the Lady of Byblos. However, this quest may have been in vain, as Baalat Gebal appears to be a distinct divine entity in her own right. If her identification with Anat, Astarte, or Hathor is accurate, it might have evolved during the lengthy period of the goddess’s attestation. In this article we explore these questions in light of hieroglyphic sources. The Obelisk Temple was previously attributed to Reshef, but this connection was based on an erroneous reading of Herichef’s name on a hieroglyphic relief. Moreover, numerous other Egyptian theonyms are attested in these documents: Nut, Ra-Harakhty, the Great Ennead, and the Small Ennead. Drawing on later Phoenician texts, these theonyms can be interpreted as an “interpretatio aegyptiaca” of Semitic gods by an Egyptianized Semitic population. Hence, they might be referring to Anat, Shamash, and “the assembly of the holy gods of Byblos.”
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18 article(s) - 29 octobre 2024.
Anne-Sophie von BOMHARD Décans égyptiens, CENiM 23, Montpellier, 2020 — (2020)
Jean-Claude Grenier L'Osiris ANTINOOS, CENiM 1, Montpellier, 2008 — (26 décembre 2008)
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Équipe Égypte Nilotique et Méditerranéenne - UMR 5140 - « Archéologie des Sociétés Méditerranéennes » (Cnrs) - Université Paul Valéry - Montpellier III