ENiM 9, 2016, p. 141-153.
La statue en bronze ÄM 8988 du musée égyptien de Berlin a été acquise en 1886 de l’antiquaire Souliman Abd el-Saman. La statue est originaire de Tell el-Moqdam et est supposée appartenir à la soi-disant « cachette de Lion », un groupe célèbre d’objets trouvés dans les ruines de la ville en 1884 par des paysans. La statue ÄM 8988 représente un dieu à tête de lion. Sur la coiffure il subsiste des restes d’un uræus et des pattes d’un oiseau. De sa main gauche, le dieu tenait une plaque avec un oudjat à hauteur de poitrine, qui n’a pas été conservée. Selon Paul Perdrizet, la statue représente le dieu Mahes. À l’inverse, Günther Roeder et Katja Weiss affirment qu’il figure Horus de Pé. Roeder et Weiss fondent leur opinion sur la coiffe de la statue. Les deux interprétations de la statue sont controversées et pas entièrement convaincantes. Ni Mahes, ni Horus de Pé n’étaient représentés comme dieu à tête de lion avec une coiffe comportant un oiseau. En outre, aucune représentation de Mahes ou d’Horus de Pé portant un oudjat à leur poitrine n’a jamais été trouvée. En revanche, le dieu Néfertoum a bien été représenté comme un dieu à tête de lion avec une coiffe comportant un faucon et une fleur de lotus dans les scènes du temple de Séthy Ier à Abydos, du temple d’Hibis à Kharga et du Naos de Saft el-Henneh (CG 70021). En outre, Néfertoum était figuré dans ces scènes tenant une plaque avec un oudjat à hauteur de poitrine. Enfin, une inscription dans la salle de Néfertoum dans le temple de Séthy Ier à Abydos révèle que cette iconographie, appartenant au dieu Néfertoum, reflète son caractère syncrétique avec Horus. Horus-Néfertoum avait le rôle d’un protecteur dans la fête de Sokar escortant le roi. La statue ÄM 8988 peut donc être interprétée comme une représentation de Néfertoum portant l’oudjat à hauteur de poitrine, symbolisant donc la renaissance et la régénération du soleil.
The bronze statue ÄM 8988 of the Egyptian museum in Berlin was acquired in 1886 from the antiquity dealer Souliman Abd el-Saman. The statue originally came from Tell el-Moqdam and was assumed to be part of the so-called “Lion cache”, a famous group of objects found in the ruins of the city in 1884 by peasants. The statue ÄM 8988 represents a lion-headed god. In the headdress there are remains of an uraeus and two bird feet. With his left hand the god held a plaque with a wedjat at chest height, which has not been preserved. According to Paul Perdrizet, the statue represents the god Mahes. Conversely, Günther Roeder and Katja Weiss claim that it represents Horus of Pe. Roeder and Weiss based their opinion on the headdress of the statue. Both interpretations of the statue are controversial and not fully convincing. Neither Mahes nor Horus of Pe appears represented anywhere else as a lion-headed god with a bird headdress. Furthermore, no representation of Mahes or Horus of Pe wearing a wedjat at their chest has ever been found. On the contrary, the god Nefertem has indeed been represented as a lion-headed god with a headdress consisting of a hawk and a lotus flower in scenes from the Temple of Seti I in Abydos, the Hibis Temple at Kharga Oasis and from the Naos of Saft el Henne (CG 70021). Moreover, Nefertem was represented in these scenes holding a plaque with a wedjat at chest height. Additionally, an inscription found in the so called Nefertem-room in the temple of Seti I in Abydos reveals that this iconography belonging to the god Nefertem reflects his syncretic character as Horus. Horus-Nefertem had the role of a guardian in the Sokar festival by escorting the king. The statue ÄM 8988 can be thus interpreted as a representation of Nefertem carrying the wedjat at chest height, symbolizing so the rebirth and regeneration of the sun.
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ENiM 12, 2019, p. 75-85.
Publication de cinq ouchebtis conservés au Museo Archeologico d’Udine. À l’exception d’un ouchebti du Nouvel Empire, les autres datent de l’Époque tardive. Les apports de cette étude concernent le domaine de l’onomastique, avec l’attestation de quelques noms rares. Néanmoins, la comparaison avec du matériel issu de fouilles permet également de replacer quelques-uns de ces ouchebtis dans leur contexte archéologique.
Publication of five ushabtis stored in the Museo Archeologico di Udine. With the exception of one of them, which dates to the New Kingdom, the others date to the Late Period. The contribution of this study concerns the onomastic thanks to some names seldom attested. Moreover the comparison with some material discovered during excavations allows to replace this material in his archaeological context.
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ENiM 14, 2021, p. 91-114.
En 1885, le médecin et collectionneur français Daniel Marie Fouquet acheta chez l’antiquaire Souliman Abd es-Samad un groupe d’objets provenant des ruines de Tell el-Moqdam, l’ancienne ville de Léontopolis. Cette découverte est connue sous le nom de « Trouvaille des lions ». Parmi ces objets il y avait également quatre bronzes hellénistiques : un sphinx, un oinochoé, une figure de pêcheur et une statue du dieu Hermès. Tous ces bronzes ont été publiés en 1911 par l’archéologue français Paul Perdrizet dans son livre Bronzes Grecs d’Égypte de la Collection Fouquet. Quelques années plus tard l’archéologue allemand Hans Peter Laubscher reprit l’étude de la statue d’Hermès et il l’interpréta comme étant un roi ptolémaïque en tant que dieu Hermès-Horus-Triptolemus. L’étude de Laubscher était fondée uniquement sur les photos prises pour la vente aux enchères de 1922 de la Collection Fouquet à Paris, car le lieu de conservation de la statue était inconnu. L’auteur a pu identifier la statue d’Hermès au Musée Calouste Gulbenkian de Lisbonne sous le numéro 45. Grâce à cette identification il a été possible de la rediscuter et de revoir les affirmations de Perdrizet et Laubscher. Il a été également possible d’explorer pour la première fois toute la composition de la statue puisque les photos publiées ne montrent pas sa base. D’après l’étude iconographique qui tient en compte les interprétations de Perdrizet et Laubscher, la statue doit certainement être interprétée comme Ptolémée III Évergète représenté en tant que dieu Hermès-Triptolème. Elle montre Ptolémée III comme semeur divin, pourvoyeur et garant de l’abondance, de la prospérité et de la paix. La fonction de la statue permet de remettre en question le prétendu contexte archéologique de sa découverte grâce aussi aux résultats de la recherche sur la provenance de tous les objets issus des ruines de Tell el-Moqdam en 1885.
In 1885 the French doctor and collector Daniel Marie Fouquet bought from the antique dealer Souliman Abd es-Samad a group of objects found in the ruins of Tell el-Moqdam (Leontopolis). This find is known as “Trouvaille des lions”. Among the objects purchased by Dr. Fouquet there were four Hellenistic bronzes: a sphinx, an oinochoe, a figure of a fisherman and a statue of the god Hermes. All these bronzes were published by the French archaeologist Paul Perdrizet in his book Bronzes Grecs d’Égypte de la Collection Fouquet in 1911. The German archaeologist Hans Peter Laubscher took up the study of the statue of Hermes found in Leontopolis and interpreted it as a Ptolemaic king depicted as the god Hermes-Horus-Triptolemus. Laubscher’s study was based only on photos of the statue because it had been missing since 1922, when it was auctioned as part of the Fouquet collection in Paris. The author was able to localize the statue of Hermes in the Calouste Gulbenkian Museum in Lisbon under the number 45. By locating the statue, it is possible to re-discuss it and to review the previous claims of Perdrizet and Laubscher. It is also possible to explore the entire composition for the first time since the published photos of the statue do not show its base. After an iconographical study and considering the interpretations of Perdrizet and Laubscher, the statue can certainly be interpreted as Ptolemy III Euergetes depicted as the god Hermes-Triptolemus. The statue of the Calouste Gulbenkian Museum Inv. No. 45 shows Ptolemy III as divine sower, provider and guarantor of abundance, prosperity, and peace. The function of the statue as temple statue allows a re-discussion about the archaeological context by questioning the provenance of all the objects found in 1885 in the ruins of Tell el-Moqdam (Leontopolis).
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18 article(s) - 29 octobre 2024.
Anne-Sophie von BOMHARD DĂ©cans Ă©gyptiens, CENiM 23, Montpellier, 2020 — (2020)
Jean-Claude Grenier L'Osiris ANTINOOS, CENiM 1, Montpellier, 2008 — (26 dĂ©cembre 2008)
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Équipe Égypte Nilotique et Méditerranéenne - UMR 5140 - « Archéologie des Sociétés Méditerranéennes » (Cnrs) - Université Paul Valéry - Montpellier III