ENiM 15, 2022, p. 245-264.
Nous vous prĂ©sentons ici une mĂ©thode de dĂ©placement vertical de blocs de pierre que les Ăgyptiens ont utilisĂ© pour construire des pyramides sans utilisation de rampes ou dâautres mĂ©thodes suggĂ©rĂ©es. Cette mĂ©thode nâest pas diffĂ©rente de celle dĂ©crite par HĂ©rodote pour la grande pyramide. Ă lâaide de bois, de ciseaux, de mĂšches et de cordes, on fabrique une cage Ă levier basculant. Cette cage, qui comprend un levier de charpente situĂ© au-dessus du milieu de son plancher de chargement, ressemble Ă une charpente ouverte en forme de pyramide pointue et peut ĂȘtre inclinĂ©e par ce levier. En tirant avec suffisamment de force dans une direction sur le levier, la cage bascule, soulevant ainsi le cĂŽtĂ© opposĂ© du plancher de la cage. Lâespace crĂ©Ă© sous ce cĂŽtĂ© est Ă©tayĂ© par des caissons formĂ©s de lâempilement en double croix de 2 poteaux parallĂšles. En tirant ensuite Ă 180 degrĂ©s dans lâautre direction, lâautre cĂŽtĂ© est soulevĂ© Ă son tour par inclinaison. Lâespace libĂ©rĂ© est ensuite Ă©galement Ă©tayĂ© par des caissons. En raison de ces deux mouvements de bascule et dâĂ©tayage, la cage Ă levier basculant est soulevĂ©e. Une cage Ă levier basculant chargĂ©e Ă©tait utilisĂ©e en combinaison avec des niches alignĂ©es les unes au-dessus des autres, construites de façon temporaire sur certaines marches de la pyramide. Ces niches ressemblaient Ă un escalier gĂ©ant orientĂ© vers le haut de la pyramide en construction, permettant ainsi de dĂ©charger une pierre ou la cage entiĂšre Ă nâimporte quel niveau de la pyramide, mĂȘme pour le pyramidion au sommet.
A method for vertically transporting heavy stones is described that the Egyptians may have used for building pyramids without the use of ramps or other suggested methods. This method is not unlike as that which has been described by Herodotus for the Great Pyramid. Using wood, chisels, drills, and rope a tilt levering cage is made. This cage comprises a truss lever high above the middle of its loading floor, looks like an open truss in the shape of a pointed pyramid and can be tilted by this lever. By pulling with sufficient manpower in one direction at the truss lever the tilt levering cage is tilted, thus lifting the opposite side off the cage floor. The space created under that side is propped through box cribbing. By then pulling 180 degrees in the other direction, the other side is lifted by tilting. That space is propped through box cribbing as well. Due to these tilting movements and propping, the tilt levering cage is raised. A loaded tilt levering cage was used in combination with, in a certain pattern, temporarily constructed niches in line above each other on steps of the pyramid. These niches looked like a giant stairway upwards upon the pyramid under construction, thus enabling a stone or the whole cage to be off-loaded at any layer of the pyramid, even for the pyramidion on top.
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ENiM 17, 2008, p. 1-44.
Cette enquĂȘte Ă nouveaux frais aborde, sous un Ă©clairage anthropozoologique, le paradoxe relatif au comportement polarisĂ© des Ăgyptiens vis-Ă -vis des crocodiles sauvages et des crocodiles apprivoisĂ©s. Ces diffĂ©rences dâattitudes ne reposent pas sur une opposition entre les deux espĂšces indistinctement rĂ©parties dans toute lâĂ©tendue de la basse vallĂ©e du Nil â Crocodylus niloticus LAURENTI, 1768 et Crocodylus suchus HEKKALA et al., 2011 â, mĂȘme si une pression de la premiĂšre espĂšce sâest exercĂ©e sur la seconde, laquelle reprĂ©sente lâessentiel des momies de crocodiles. Le portrait de la situation que dressent diffĂ©rents auteurs (HĂ©rodote, Diodore de Sicile, Strabon, Ălien, Philon dâAlexandrie), sans tenir compte des deux espĂšces attestĂ©es, est corroborĂ© non seulement par lâĂ©tude de la documentation archĂ©ologique Ă©gyptienne, mais aussi par deux approches anthropologiques dans deux contrĂ©es diffĂ©rentes dont les habitants partagent des territoires avec Crocodylus niloticus LAURENTI, 1768. En Afrique de lâouest, en particulier au Mali, chez les Dogons, qui opposent crocodiles inoffensifs ou sacrĂ©s et dangereux ou « ordinaires » avec des consĂ©quences sur le quotidien des habitants ; Ă Madagascar, oĂč les situations rĂ©gionales, fortement contrastĂ©es, font apparaĂźtre un culte aux ancĂȘtres, des aspects judiciaires (ordalies), des vengeances divines. La comparaison de la situation Ă©gyptienne avec celles de lâouest africain et de Madagascar permet de mieux cerner les diffĂ©rences de comportements des riverains de la vallĂ©e du Nil selon que leurs crocodiles y sont honnis et massacrĂ©s (Tentyris = Dendara, Apollinopolis = Edfou, ĂlĂ©phantine) ou sacrĂ©s et vĂ©nĂ©rĂ©s (Maâabda = Samoun, Ombos = KĂŽm Ombo, Antaeoplis-Qaou el-QĂ©bir, ChĂ©nosbokion, Coptos, Crocodilopolis-Soumenou = Gebelein, lac MoĂ©ris, ArsinoĂ©-Crocodilopolis), mettant en relief des croyances et des interdits rĂ©gionaux.
This fresh investigation takes an anthropozoological look at the paradox of Egyptians' polarized behavior towards wild and tame crocodiles. These differences in attitude are not based on an opposition between the two species indiscriminately distributed throughout the lower Nile valleyâCrocodylus niloticus LAURENTI, 1768 and Crocodylus suchus HEKKALA et al., 2011âeven though the former exerted pressure on the latter, which accounted for the bulk of crocodile mummies. The picture painted by various authors (Herodotus, Diodorus Siculus, Strabo, Elian, Philo of Alexandria), regardless of the two attested species, is corroborated not only by the study of Egyptian archaeological documentation, but also by two anthropological approaches in two different regions whose inhabitants share territories with Crocodylus niloticus LAURENTI, 1768. In West Africa, particularly in Mali, among the Dogons, who contrast harmless or sacred crocodiles with dangerous or âordinaryâ crocodiles, with consequences for the daily lives of the inhabitants; in Madagascar, where regional situations are highly contrasted, revealing ancestor worship, judicial aspects (ordalies) and divine vengeance. A comparison of the Egyptian situation with those of West Africa and Madagascar provides a clearer picture of the differences in the behavior of people living along the Nile Valley, depending on whether their crocodiles are reviled and massacred (Tentyris = Dendara, Apollinopolis = Edfou, Elephantine) or sacred and venerated (Maâabda = Samun, Ombos = Kom Ombo, Antaeoplis-Qaou el-Qebir, Chenosbokion, Coptos, Crocodilopolis-Sumenu = Gebelein, Moeris lake, Arsinoe-Crocodilopolis), highlighting regional beliefs and bans.
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18 article(s) - 29 octobre 2024.
Jean-Claude Grenier L'Osiris ANTINOOS, CENiM 1, Montpellier, 2008 — (26 dĂ©cembre 2008)
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Équipe Égypte Nilotique et Méditerranéenne - UMR 5140 - « Archéologie des Sociétés Méditerranéennes » (Cnrs) - Université Paul Valéry - Montpellier III