ENiM 6, 2013, p. 93-122.
La présente communication traite d’un petit groupe de sept cippes d’Horus d’époque libyenne, dont certains proviennent sûrement de Thèbes. À l’avant de la stèle, sur la plinthe, sous l’habituelle représentation d’Horus en relief empoignant les animaux dangereux et piétinant les crocodiles, s’étend une scène en deux dimensions. Elle évoque le dieu-adolescent Ched-le-Sauveur montant un char lancé dans le désert, mené par un Bès-aurige, et dont l’attelage – deux griffons monstrueux – culbute des crocodiles agressifs tandis que Ched décoche des flèches sur un ensemble de bêtes nuisibles, notamment un nombre variable de serpents longs (Élapidés et Colubridés) ou courts (Vipéridés). À ces serpents correspond un éventail de noms magiques différents, quatorze au total. L’examen permet de conclure que ces appellations se rapporteraient, plutôt qu’à des noms de serpents, à une diversité de dangers spécifiques causés par les serpents que l’on souhaiterait conjurer en s’adressant au dieu. Il s’y ajoute une série de remarques au sujet de la stèle du Musée Pouchkine I.1a.4492 (1899), qui, en dépit de l’absence de scènes similaires à celles du groupe précédent, pourrait éclairer d’un jour nouveau certaines croyances thébaines se rapportant aux serpents.
This paper deals with a small group of seven “Cippi of Horus” (dating from the « Libyan » epoch), some of which surely come from Thebes. In front of the cippus, on the plinth and under the usual in relief representation of Horus seizing dangerous animals and trampling on crocodiles, is reproduced a scene in two dimensions. It evokes the adolescent god Shed-the-Saviour riding in a chariot driven at full speed in the desert, led by Bes as a charioteer. The chariot is pulled by a team of two monstrous griffins knocking aggressive crocodiles over while Shed shoots arrows at a set of dangerous animals, including a variable number of long (Colubridae and Elapidae) or short snakes (Viperidae). Fourteen different magic names are attached to these snakes. A close scrutiny of these names lead to the conclusion that they refer more to the various specific dangers caused by snakebites which one would wish to ward off by addressing the god, than to the names of the snakes per se. A series of remarks are added to about the Puskin Museum stele I.1a.4492 (1899), which, despite the absence of similar scenes to the previous ones, could shed new light on certain Theban beliefs relating to snakes.
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ENiM 7, 2014, p. 1-12.
Cet article propose d’étudier à nouveaux frais le motif des larmes de crocodile, dangereux et cruel saurien que l’on croyait incapable de pitié, paradoxalement considéré comme sacré par des habitants de la Vallée du Nil ou pris en chasse par d’autres. Cet article aborde son origine dans la littérature et son évolution à partir du IVe siècle de notre ère, sous la plume du prédicateur Asterios le Sophiste, jusqu’à l’Époque moderne où il fait encore flores, quoique l’on perde sa trace, en Orient et en Occident, pendant près de six siècles entre le Ve et le XIe siècles. L’origine égyptienne de ce dicton bien connu perce chez les auteurs classiques qui montrent comment les sauriens que les Tentyrites et les Apollinopolites fustigeaient à mort, émettaient des vagissements, assimilés à des pleurs. Le motif a évolué par le truchement du Physiologos jusqu’à son subvertissement final : Le Crocodile et l’Esturgeon (1792) de Jean-Pierre Claris de Florian.
This article proposes to rethink the motto of tears of crocodile. This dangerous and cruel saurian, believed incapable of pity, was paradoxically considered sacred by some inhabitants of the Nile Valley or hunted by others. This paper addresses the origin of this motto in the literature and its evolution from the fourth century A.D., under the reed-pen of Asterios the Sophist, a preacher, until the modern era where it is still flourishing, although its trace in the Orient and Occident is lost, during nearly six centuries between the fifth and eleventh centuries. The Egyptian origin of this well-known saying can be deduced from the classics who show how saurians that Tentyrites and Apollinopolites castigated to death, emitted wailing, similar to crying. The motto has evolved through the Physiologos to its final subvertissement: Le Crocodile et l’Esturgeon (1792), a fable of Jean-Pierre Claris de Florian.
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18 article(s) - 29 octobre 2024.
Anne-Sophie von BOMHARD Décans égyptiens, CENiM 23, Montpellier, 2020 — (2020)
Jean-Claude Grenier L'Osiris ANTINOOS, CENiM 1, Montpellier, 2008 — (26 décembre 2008)
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Équipe Égypte Nilotique et Méditerranéenne - UMR 5140 - « Archéologie des Sociétés Méditerranéennes » (Cnrs) - Université Paul Valéry - Montpellier III